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Nouvelle série, n°6

1er semestre 2021

DÉBATS

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ÉDITORIAL

Élargir la focale

Les Cahiers du journalisme connaîtront au cours de ce numéro et du prochain une évolution dans la continuité, se traduisant par un renforcement de leurs instances éditoriales, désormais dédoublées, mais aussi par une ouverture plus explicite à la variété des problématiques qui touchent l’information des citoyens.

A

vec cette livraison, les Cahiers du journalisme entament leur réorganisation malgré les retards que le pesant contexte sanitaire a occasionnés à toutes les activités universitaires. Celle-ci se traduit dans un premier temps par une consolidation des structures de la revue. Un comité de rédaction étroitement impliqué dans sa gestion éditoriale réunit désormais, aux côtés de l’éditeur, Bertrand Labasse, et du nouveau coordinateur, Pascal Ricaud, un petit groupe de spécialistes d’universités canadiennes (Henri Assogba et Marie-Eve Carignan), françaises (Arnaud Mercier, Magali Prodhomme et Brigitte Sebbah) et suisse (Nathalie Pignard-Cheynel) : outre le dynamisme qu’il lui insufflera, il constitue de fait un nouveau témoignage de la vocation internationale d’une revue francophone dont même la publication est conjointement assurée par les presses de deux continents.

Dès le numéro suivant, le conseil éditorial (jusqu’alors dénommé comité éditorial) verra lui aussi sa composition renouvelée. Mais le redéploiement à venir coïncidera surtout avec un élargissement explicite de la focale de la revue. Traditionnellement centrée sur les pratiques journalistiques professionnelles, et sans que cet ancrage fondamental n’en soit affecté, elle accompagnera les mutations de celles-ci et de leur contexte en s’ouvrant plus globalement à l’ensemble des phénomènes et enjeux qui touchent l’information dans la société, dont la dissémination des fausses nouvelles constitue un bon (ou un mauvais) exemple.

Loin de constituer un tournant soudain, l’allongement subséquent du titre des Cahiers consacrera et amplifiera leur volonté constante depuis un quart de siècle, celle d’accompagner et éclairer toutes les évolutions des rapports entre les citoyens et l’actualité. Ainsi pouvait-on par exemple y lire en 1996 un article sur les médias non professionnels et un autre consacré au public journalism s’appuyant sur des forums communautaires. Peu après, un dossier se consacrait à internet, encore balbutiant, remarquant qu’une grande partie des journalistes n’y avaient pas accès, mais aussi qu’« apparaît l’idée que chacun pourra s’informer tout seul, sans l’aide des journalistes1 ».

Deux décennies plus tard, l’afflux des innovations techniques ne s’est pas ralenti, pas plus dans nos pages qu’ailleurs : la section Recherches du présent numéro se consacre aux technologies mobiles et celle du numéro suivant portera sur l’intelligence artificielle. Mais au-delà des appareils et des systèmes, ce sont évidemment les pratiques et les acteurs qui sont au cœur de ces mutations. Les citoyens, dans la diversité croissante de leurs modalités de réception et d’usage de l’information collective sous toutes ses formes. Mais aussi les informateurs et désinformateurs, sphère diffuse et mouvante dans laquelle le journalisme a dû partager l’« emprise » que lui attribuait jadis Bourdieu. Encore ce journalisme se déploie-t-il aujourd’hui « en myriades d’activités, de rôles, de visées et de fonctions accessibles également à des citoyens qui ne sont pas des journalistes ‘‘professionnels’’ au sens traditionnel du terme1 ». Un tel contexte n’abolit nullement l’utilité des distinctions analytiques et professionnelles, il l’accentue plutôt. Mais il justifie à l’évidence que des travaux portant sur des pratiques parajournalistiques (alternatives), pseudojournalistiques (déceptives), ou consacrés à la perception des informations en général, qu’elles soient vraies ou fausses, soient accueillis dans la revue. Ils pouvaient l’être déjà, mais pas sans hésitations lorsque le journalisme n’était pas très directement impliqué : il était donc temps de souligner que rien de ce qui contribue à l’information des citoyens n’est hors du champ d’intérêt de la revue. Sans nécessairement abjurer l’idée que les principes du journalisme demeurent la clef de voûte de cette nébuleuse et le point de référence des Cahiers.

Les Cahiers du journalisme



1

Christophe Deleu, « Les médias et l’Internet en France », Les Cahiers du journalisme (première série), 1998, p. 172-203.



2

Marc-François Bernier, Les journalismes, Presses de l’Université Laval, 2021, p. 3.






Référence de publication (ISO 690) : LES ÉDITEURS. Élargir la focale. Les Cahiers du journalisme - Débats, 2021, vol. 2, n°6, p. D3-D4.
DOI:10.31188/CaJsm.2(6).2021.D003


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